Créée le vendredi 23 février 2024
Il n'y a rien de nouveau en soi dans le fait de créer ou vouoir créer un site personnel. Et de ce point de vue le mouvement du "small web" n'invente rien. Déjà dans les années 95-2000, on faisait des sites perso et même durant toutes les années 2000, on faisait des sites perso, du blog, etc en hébergement mutualisé, etc.
Par contre, il y a néanmoins dans la démarche du "small web" ou du "web revival" :
- une conscience forte de l'intention, là où la création de site dans les années 2000 était l'utilisation d'une possibilité. Mais il n'y avait pas en soi de conscience de la nécessité vitale de chercher à ne pas viser l'audience ou encore la vente de quoi que ce soit. Actuellement nous vivons une perversion du web par la domination d'un web que l'on pourrait dire "intéressé" ou "utilitariste", sans compter les limitations techniques qui sont imposées par quelques majors qui décident pour tous de comment le web doit être sous peine d'être rétrogradé ou mal référencé. C'est de cette logique que le web revival entend quitter, de façon consciente et çà c'est nouveau.
- autre différence : rester sur du site statique. Tous ceux qui ont fait des sites depuis les débuts du web on commencé par du statique, puis les "évolutions" arrivant peu à peu, on s'est mis à faire des sites "php+mysql" voire "php+ flat text" en utilisant des CMS. Le choix de revenir ou rester sur du statique a plusieurs motivations, notamment :
- la pérennité des contenus de ce type qui restent en ligne longtemps,
- ne nécessite aucun script côté serveur, juste un espace disque servit en ligne,
- fluidité, sécurité, bande-passante et empreinte écologique optimisées
- simplicité de mise en oeuvre par l'individuel, avec une porte d'entrée technique très basse, une progression étant possible.
- pouvant utiliser des outils le cas échéants permettant la création du site en WYSIWYG, ou en markdown, via des générateurs de site. Mais même ce niveau de 'complexité' apparaît trop élevé à certains. En tout cas, il n'est pas obligatoire pour se lancer.
- une autre rupture avec le web actuel consiste à remettre en avant les réseau de liens, ou webrings, qui font que les sites se rendent mutuellement visibles de proche en proche, sans passer par le moteur de recherche obligatoire. Disposer d'une "links page", d'une page de liens, est fortement conseillé. Il n'est dès lors plus questions d'optimiser son référencement, etc. mais bien plutôt d'entretenir des relations "peer to peer" avec des sites que l'on aime bien, via l'échange de lien.
Ce qui est marquant, c'est que c'est un mouvement récent ayant une croissance rapide, reflet d'une appétance pour "autre chose" que le tout "réseaux sociaux" et le passage obligé par les moteurs de recherche. Quelque part, il y a la notion d'un acte de rébellion dans le fait de refaire un site web personnel, sur un mode désintéressé.
Notons au passage que le caractère "nostalgie" et l'aspect "années 2000" des sites personnels que certains mettent en avant n'a absolument rien d'obligatoire, et l'on peut très bien faire du site "fond blanc" en small web, et même avec interactivité évoluée "client side" comme avec Docsify qui est un générateur "côté client" à partir de fichiers markdown.