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2024 03 01 : Internet ne mourra jamais

Créée le vendredi 01 mars 2024



Les scénarios effondristes concernant le web


Il est usuel de lire dans des scénarios de prospective d'allure effondriste qu'internet et le web vont disparaître et s'arrêter, ainsi que toute la vie numérique. Genre cette interview. Tirer la sonnette d'alarme catastrophiste est une ficelle qui entraîne une audience facile, mais en l'espèce, je pense que la prédiction est fausse. Je pense que c'est faire preuve d'un jugement à l'emporte pièce, et si l'on y regarde de plus près techniquement parlant, c'est à dire en prenant en compte les "conditions d'existence" d'internet et du web, on se rendra vite compte qu'internet ne mourra jamais plus. Je vous propose ici de parcourir quelques arguments significatifs.


Je précise au passage que je n'ai rien en soi contre des scénarios de prospective, fussent-ils "effondristes" : la lucidité conduit à envisager toutes les possibilités. Je ne suis pas un techno-optimiste a priori. Mais lorsque l'on fait de la prospective, il faut coller au réel, analyser précisément les conditions d'existence des processus, sous peine de tomber dans des simplifications qui feront peut-être de beaux romans de science-fiction, mais qui ne permettent pas d'appréhender correctement la réalité. Je suis a contrario par exemple, parfaitement d'accord avec des scénarios effondristes concernant l'énergie fossile qui ne sera pas facilement substituable en temps et en heure et à l'échelle voulue. Mais ce n'est pas mon sujet ici : je veux me concentrer sur internet.


Alors, entendons-nous bien : je ne parle pas ici d'internet et du web dans leur forme actuelle en tant que telle qui probablement pour une large part fait une gabegie des bandes passantes, etc. Je parle d'internet tout court, c'est à dire en tant que réseau informatique permettant de communiquer à l'échelle du globe entre des ordinateurs. Je parle du web "tout court", c'est à dire, la capacité de naviguer sur des sites web mêlant texte, image et éventuellement du multi-média (sons, vidéos). Cet internet et de web là ne disparaîtront jamais et nous allons voir pourquoi.


Précision de vocabulaire : distinction internet et web


On a pris la mauvaise habitude de désigner le réseau numérique mondial indifféremment par le mot "internet" ou le mot "web".


Internet est le réseau physique, concret : les ordinateurs, les routeurs, les câbles qui font le réseau. C'est un réseau global mondial. Internet, c'est aussi la structure fonctionnelle du réseau, qui repose sur l'adressage IP et l'envoi des données par commutation de paquets grâce au protocole TCP. L'ensemble constitue ce qu'on appelle la pile TCP/IP.


Le Web est la couche supérieure du réseau (on dit "couche application") : c'est ce que l'on fait avec. On peut faire bien d'autres choses que du web sur le réseau. Mais le web est la façon commune d'échanger du texte, des images, des médias sur internet. Le web, qui utilise le port 80, est basé sur le protocole HTTP ou HTTPS et utilise un format d'échange d'information qui est le HTML, créé par Tim Lee Berners.


Tout ceci est plutôt ancien (TCP est inventé en 1974, la pile TCP/IP dans les années 80 et le HTML en 1992). Et ces briques fondamentales d'internet et du web n'ont pas changés. Il y a eu enrichissement au niveau de couche application (notamment l'utilisation de langages de programmation côté serveur et client, etc.), mais les briques fondamentales sont toujours les mêmes. Cela fait plus de 40 ans que çà dure, et on ne voit pas pourquoi les choses s'arrêteraient d'un coup. Nous allons détailler les raisons permettant de justifier la pérennité très probable d'internet, même en cas de crise énergétique ou de production industrielle par ailleurs.


Les bandes passantes ont été multipliées par x9000 depuis le début du Web !


Un argument majeur en faveur de la pérennité du web concerne les bandes passantes. Le débit des premières connexions internet était de 56Kb/s soit 0,056Mb/s. Les choses étaient lentes, mais çà fonctionnait déjà très bien.


Ensuite, il y a eu l'ADSL, puis l'ADSL 2+, etc. Il fut et est également possible d'utiliser internet par GSM, ce que j'ai fait pendant plusieurs années avec un bon débit.


Actuellement, j'habite en milieu rural censé être victime de la "fracture numérique", et j'ai pourtant la fibre à 500Mb/s descendant et au moins 200 ou 300Mb/sec montant.


Si je fais un petit calcul, je vois qu'entre les 0,056Mb/sec du début et les 500Mb/sec dont je dispose actuellement, la bande passante disponible a été mutipliée par : 500/0,056=8927 ! Oui, c'est bien çà : x 9000 !!!


Donc, la seule chose qui est envisageable, en cas de scénario effondriste, ce sont des réductions de bande passante, mais certainement pas la disparition d'internet. Même si demain les bandes passantes étaient divisées par 10, on serait encore sur du x 900 par rapport à ce qui était possible au début du web. Divisées par 100, on serait encore à 90 fois le début du web... Peut-être sera-t-on au final quelque part entre les deux, mais ce qui est certain, c'est qu'on ne reviendra pas à 56Kb/s (x1) et pourtant le web fonctionnait avec çà !


La connexion permanente n'est pas obligatoire en cas de réduction des bandes passantes

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De plus, on peut très bien utiliser le web avec un fonctionnement "intermittent" : çà s'appelle le téléchargement. En clair, on n'est pas obligé de tout regarder en streaming : on peut télécharger localement ce que l'on a besoin de regarder, enrichir son stock local de vidéo, de podcasts, de fichiers, etc. Le streaming impose une bande passante élevée, pas le téléchargement, même si c'est mieux de télécharger rapidement.


Le besoin électrique est faible


Bon, j'entends d'avance les objections : internet utilise 4% de l'énergie mondiale, et est responsable de n % des émissions des CO2.


Mais si on regarde les choses concrètement et objectivement : grâce à quelques panneaux solaires électriques, il est assez facile de produire localement l'énergie nécessaire pour faire tourner son ordinateur, sa box internet et personnellement je le fais. Et je peux vous garantir que c'est impossible pour le chauffage électrique par contre.


Ce que je veux dire, c'est qu'un ordinateur, c'est 50W (et on peut même descendre plus bas...)... et avec 1 KWh, l'unité de mesure électrique usuelle, on peut le faire fonctionner 20h au moins soit une petite semaine à raison de quelques heures par jour. Une box internet, c'est du même ordre.


A titre de comparaison, un congélateur c'est 200W, un micro-onde c'est 800W, une bouilloire électrique ou un ballon d'eau chaude c'est 2000W.


Bref, il s'agit là d'une consommation électrique dérisoire, qu'il est même possible d'envisager en auto-production. Donc, c'est quelque chose qu'il sera toujours possible de disposer.


Le matériel informatique, même obsolète, reste utilisable


Les 30 dernières années ont produit une quantité de produits numériques absolument énorme. Et sur les 10 ou 15 dernières années, on constate une stabilité assez élevée des matériels. Par exemple, un routeur éthernet des années 2000 fonctionnera très bien aujourd'hui. Un ordinateur de 2005 ou 2010 est parfaitement capable de naviguer sur internet pour les actions usuelles de navigation et même regarder des vidéos, etc.


La raison de cela est que le besoin technique pour accéder à internet est plutôt bas comparativement à ce que nécessite du jeux, de la modélisation 3D, etc.


Je ne parle pas ici des smartphones ou intelliphones, mais des ordinateurs : que la disponibilité des smartphones que l'on change tous les 2 ans soit remise en cause à moyen terme, c'est fort possible. Mais cela ne concerne qu'une certaine façon d'utiliser le web, certes très répandue et consumériste dans son esprit. Mais ce n'est pas le web ni internet.


La fabrication de matériel numérique minimal pour le web est peu coûteuse, peu énergétique, à longue durée de vie potentielle


De plus, actuellement, de nombreuses cartes électronique low cost existent (on appelle çà des SBC, aka les Raspberry Pi et compagnie) qui permettent de naviguer sur internet avec une très bonne fluidité. Ces cartes intègrent en natif une carte réseau ethernet ou wifi. Elles peuvent même être utilisées pour créer de petits serveurs. Une telle carte ne va consommer que quelques watts.


Ces cartes ont toutes les chances d'être encore fonctionnelles pendant de longues années, et même en cas de rupture des fabrications, l'existant sera toujours parmi nous si l'on peut dire. Des bidouilles seront possibles, etc.


L'essentiel de la croissance des bandes passantes concerne des choses accessoires ou non indispensables


Actuellement, lorsque l'on consulte une page web d'un site internet type, par exemple une page du journal "Le Monde", le contenu utile de la page, à savoir le texte et les images d'illustration, ne représente que 10 à 20% de l'ensemble des échanges qui ont lieu lorsque l'on consulte la page.


Tout le reste concerne des éléments publicitaires, les échanges avec près de 200 ou 300 serveurs de tracking des sociétés publicitaires, etc.


Oui, ces chiffres sont réels, et c'est grosso 80% de la bande passante internet qui ne sert à rien lorsque l'on se rend sur un site. Plus exactement, cela sert les intérêts des sociétés commerciales mais n'a pas d'importance pour la partie consultation d'un site.


Le mouvement du small web renoue d'ailleurs avec une façon de faire des sites qui retrouve la simplicité qui était de facto celle des débuts du web. La vraie question pour un site web est en fait sa pérennité et les sites qui sont capables de tenir des décennies sont des sites qui sont simples, utilisent juste des fichiers texte et des images. On appelle ces sites statiques car il suffit de les placer sur un simple serveur pour qu'ils soient accessibles. Je ne vais pas m'étendre davantage sur cette tendance ici, mais il faut savoir que faire un site en ligne, c'est très simple. Si vous voulez explorer ce web là, aller sur le moteur Wiby : https://wiby.me/


Dans le pire des cas, on peut même visionner des sites en mode "texte seul". C'est le texte qui bien souvent est le plus important dans la communication web : des procédures, des codes, tout çà c'est du texte. Même des fichiers SVG, c'est du texte. Et c'est çà qui est important, le plus porteur d'information utile. Disons que si en raison d'une rupture des échanges physiques à l'échelle internationale, on doit rester en relation pour se donner des procédures, des solutions à tel ou tel problème ou simplement rester en contact, alors le texte est essentiel. Audio et vidéo sont des plus, mais pas l'essentiel. Le web ne permettait pas d'ailleurs l'usage facile de la vidéo pendant les 10 ou 15 premières années d'existence.


On peut aussi réduire la définition des vidéos regardées : le 4K ne sert à rien, surtout si n'a pas l'écran qui va bien !


Les codecs sont de plus en plus performants


Des progrès constants existent dans les format d'encodage / décodage des vidéo ou de l'audio qui permettent de réduire fortement les bandes passantes tout en permettant une qualité satisfaisante. Et cela est un point qui garanti que même avec des réductions drastiques des bandes-passantes, on serait malgré tout en mesure de disposer de la vidéo, des images, etc.


On néglige ce point actuellement en général, car on dispose de bandes passantes élevées. Mais dans les début du web, on réduisait les images. Une image au format png convertie en format jpeg avec un taux de compression de 50% verra son poids de fichier divisé par 8 à 10 sans perte de qualité.


Peut-être retrouvera-t-on la nécessité d'un web optimisé, mais on gardera le web. Car le besoin minimal du web en bande passante, en matériel, est bas techniquement parlant.


Des services web décentralisés existent


De plus, actuellement, de nombreux services web existent qui sont maintenus et gérés par des communautés d'usagers, sans lien avec les services centralisés des GAFAMs et sont construits sous une forme décentralisées. On trouve ainsi de la sorte des services de microblogging, des forges logicielles, de la messagerie privée, etc.


Cela aussi permet de garantir la persistance de ces services même dans un contexte de rupture du réseau global. Par exemple, même en cas de coupure d'un service GAFAM majeur, il est fort probable que le réseau restera opérationnel à l'échelle nationale voire européenne. Et donc les services localisés en France, ce qui est le cas pour les associations en question en général, resteront fonctionnels. Si on considère par exemple un réseau comme Mastodon, certaines instances seront peut-être injoignables mais l'ensemble ne tombera pas.


Ce qui est crucial ici, c'est que les services sont sous le contrôle d'une communauté d'usager, et par conséquent, les capacités d'adaptation sont grandes à différents types de problèmes.


Le caractère profondément "bidouilleur" de la communauté


Internet, le web existeront toujours à cause de la façon dont il est né : le web, internet, c'est pour beaucoup toute une série de "hack", de bidouilles faites par des individuels qui avaient un besoin donné. Certes, il y avait une volonté de l'armée américaine de créer un réseau acentré capable de résister à des attaques nucléaires, mais ce sont 3 étudiants de Berkeley qui ont fourni la pièce logicielle maîtresse pour mettre en oeuvre le réseau de la façon la plus efficace, la pile TCP/IP. Concernant Internet, le web, il ne s'agit absolument pas de quelque chose de planifié par de grandes sociétés. En fait, c'est même tout l'inverse qui s'est passé : personne n'a vu venir et arriver internet. Pire, de gros acteurs industriels dominants sont complétement passés à côté, déjà pour ce qui concerne l'ordinateur individuel qui avait une connotation fortement "d'outil pour l'ingénieur" dont on ne voyait vraiment pas quelle utilité un individuel aurait pu en avoir. Mais il en fut de même pour la communication "inter-ordinateur" dont peu de monde voyait l'utilité possible à part la possibilité de communication entre des universités.


Pourtant, une fois les "planètes techniques alignées", à savoir la pile TCP/IP, les ordinateurs individuels répandus, l'invention de l'HTML par Tim Lee Berners, alors, cela a été une traînée de poudre. Et la possibilité d'un business avec ce nouvel outil est arrivé secondairement. Donc, il faut être très clair : internet et le web ne sont absolument pas nés par une volonté de gros acteurs industriels de l'informatique, il est presque arrivé "par hasard", par une combinaison entre l'existence des réseaux informatiques d'une part, l'omniprésence des ordinateurs individuels d'autre part, et l'invention du HTML d'autre part. Et c'est essentiellement la communauté des "hackers" qui l'a rendu possible. Les acteurs industriels et les intérêts capitalistes sont entrés dans la partie secondairement.


La conséquence de cela, c'est qu'internet, le web, c'est avant tout un état d'esprit de "bidouille". Ceci se reflète notamment dans les très nombreux projets informatiques libres ou opensource, les forges logicielles, etc. C'est une importante révolution conceptuelle qui est avec le temps devenu une sorte de dominante du monde de la création logicielle. Tout çà pour dire que si des problèmes importants se présentaient qui venaient mettre en danger internet et le web, des "hacks" seraient probablement très vite créés et diffusés à l'ensemble de la planète. La marche arrière est impossible de ce point de vue.


Par exemple, en cas de coupure d'accès par les FAI ou les Etats, il existe des solutions de "mesh wifi", c'est à dire la création d'un réseau par utilisation des connexions wifi de proche en proche entre les usagers.


Le réseau est résilient par nature


Autre raison, et non des moindres, qui fait dire que le réseau internet ne mourra jamais : c'est la nature technique du réseau lui-même. Le réseau a été pensé à la base comme un système de communication pouvant supporter une destruction partielle, suite à une attaque nucléaire par exemple. La partie intacte étant toujours opérationnelle ou utilisable. C'est un réseau techniquement acentré à la base où tous les ordinateurs sont à égalité. En pratique, ce n'est plus tout à fait vrai car de nombreux services se sont rendus indispensables et sont très centralisateurs et aussi car les individuels sont derrières un FAI qui n'expose pas directement les postes individuels sur le réseau.


Mais le point essentiel, c'est que le réseau lui-même est résilient : si il y a une partie du réseau qui fonctionne, le reste fonctionnera toujours, du moins en terme d'accès. Car malheureusement, cette résilience est perdue à chaque fois que les services sont centralisés, type les services Meta ou Google. A chaque fois également qu'un site sollicite de nombreuses ressources externes en dehors de lui-même, notamment des librairies Javascript sur CDN ou des services externes.


Mais en soi, fondamentalement, internet fonctionnera très bien dès lors que 2 ordinateurs au moins seront connectés. Donc même en cas de tremblement de Terre sur la faille de San Andrea en Californie détruisant les serveurs des GAFAMs et de la Silicon Valley, entraînant une interruption de service pour ces services spécifiques, le reste du réseau restera néanmoins parfaitement opérationnel.


Des raisons géopolotiques ou des actes de guerre peuvent également couper une partie d'internet du reste du réseau, mais cela n'est pas essentiel : le reste du réseau peut parfaitement fonctionner.


De plus le réseau internet étant basé sur le principe du "packet switching", de la commutation de paquets et non de la commutation de réseau, une destruction de certaines lignes physiques entraînerait un re-routage sur une autre voie opérationnelle, mais pas une coupure du réseau.


Le réseau physique existant est multiple


Internet a commencé à fonctionner avec simplement le réseau téléphonique, ce que l'on a appelé la "ligne de cuivre". Et les progrès ont été ici spectaculaires en terme de performances, avec des débit élevés obtenus en ADSL 2.


Ensuite il a été possible d'utiliser le réseau téléphonique sans fil, ou GSM, pour transmettre des données sur internet. Là aussi, les progrès ont été spectaculaires : 3G, 4G et maintenant 5G. Les débit atteints peuvent être proches de ceux de la fibre dans le meilleur des cas.


Enfin, actuellement, la fibre offre un débit de 500Mo/s à même plus de 2000Mo/sec pour certains abonnements professionnels.


Au final, la ligne de cuivre ou le réseau GSM ne disparaissent pas le jour où la fibre devient disponible : le réseau précédemment utilisé n'est pas désinstallé. Il reste en place physiquement parlant et pourrait le cas échéant être réactivé. Pour le dire plus clairement, la paire de cuivre ou le réseau GSM sont des roues de secours potentielle de la fibre.


L'importance multidomaine d'internet est telle que la force Etatique le maintiendra


Internet, c'est un peu comme l'électricité : soit on coupe tout le monde, soit on coupe personne. En clair, si on a un blackout électrique, ce sera indifféremment les services de l'Etat, les industries, les entreprises, les particuliers, les hôpitaux, etc. qui seront touchés. Et a contrario, si on rétablit l'électricité, on le fait pour tout le monde.


Pour internet c'est pareil : tout le monde est coupé ou personne. Il en résulte que pour des raisons de sécurité intérieure, de pérennité des services essentiels à la population, sans parler du maintien des services administratifs, banquaires, etc. la force Etatique elle-même interviendra pour maintenir internet.


Les entreprises responsables d'internet sont elles-même de taille nationale, du moins en France, ont une nécessité de rentabilité, et par conséquent ne laisseront pas internet "tomber" aussi facilement, notamment en France.


Internet est la solution à la disparition des transports


Comme on l'a vu au moment du Covid, internet a été essentiel pour que les choses se passent pas si mal pendant les confinements. Certes, internet ne permet d'avoir à manger, mais internet permet de communiquer, de travailler à distance, de commander des choses, de regarder des films, etc.


Donc en cas de scénario effondriste, qui touchera l'énergie en premier lieu, il y a fort à parier que non seulement internet ne disparaîtra pas, mais sera la solution alternative à la disparition ou à la réduction drastique des transports.


A quelles conditions internet pourrait disparaître ?


Si on veut être complet, il faut envisager les conditions qui entraînerait l'arrêt d'internet. Il faudrait une mise hors service des appareils électroniques sur une grande zone géographique, voire la planète. Et pour que cela arrive, il faut regarder du côté des "tempêtes électro-magnétiques", ce genre de chose. Ceci est possible sur une grosse tempête solaire, un phénomène astronomique inhabituel ou bien encore une explosion nucléaire. Par contre, dans un tel scénario, on n'est plus dans le scénario effondriste classique, on est dans le scénario apocalyptique contre lequel on ne pourrait de toute façon rien faire.


En fait, même en cas d'apocalypse électro-magnétique, il est à peu près sûr que des zones seraient moins touchées que d'autres, et que des équipements continueraient malgré tout de fonctionner et que des "poches d'internet" resteraient opérationnnelles, et de proche en proche, se reconnecteraient les unes aux autres.


Conclusion


Internet, le web ne peuvent plus disparaître notamment dans des scénarios effondristes voire même apocalyptiques. Toutes les raisons précédentes combinées entre-elles aboutissent au fait qu'une solution sera toujours trouvée ou possible.


Dans un scénario effondriste, les bandes passantes seraient réduites probablement, des coupures ponctuelles pourraient survenir par zone, etc. Les services centralisés seraient profondément affectés voires cesseraient de fonctionner, mais ils ne sont pas le réseau internet ni le web qui par nature est simultanément acentré et de bas niveau technique.


Donc il serait ridicule de rejeter l'usage du numérique sous prétexte qu'il serait voué à disparaître. Par contre, dans l'optique de préserver un web opérationnel même en cas de limitation des bandes passantes, mais également pour des raisons de sobriété écologique, ainsi que des raisons de restructuration du modèle du web, il est parfaitement pertinent de faire des sites individuels, léger, sans visée commerciale, etc. Faire du small web !